L'ART CONTEMPORAIN

 

 

Les maladies de l’Art Contemporain

Le bêtisier des critiques

 

 

 

 

Les maladies de l’Art Contemporain

 L’Art Contemporain souffre de certaines maladies, d’origine génétique ou bien produites par l’attaque de virus ou de parasites liés au milieu. Il faut débrouiller tout cela pour identifier le mal. On évitera ainsi de jeter le bébé avec l’eau du bain......

 Mal génétique

L’art contemporain , on l’a vu, est par nature, génétiquement destiné à produire de la nouveauté. L’effet pervers est la recherche exclusive du sensationnel, bien relayé, il faut le dire, par les médias ...et certains critiques.

 On sait depuis toujours que les génies sont tellement en avance sur leur temps que leurs oeuvres sont forcément choquantes pour le commun des mortels ( Matisse et Picasso...en leur temps). Quelques « dits » artistes ont malheureusement confondu condition nécessaire et condition suffisante et ont pensé que, s’ils arrivaient à choquer le public ( le bourgeois comme ils disent..), ....eh bien, c’est qu’il y aurait du génie en eux......

 Pour illustrer ce propos, on peut évoquer cet « artiste » (Manzoni) qui a mis en boîte ses propres excréments. Oeuvre « Conceptuelle » s’il en est.....Il est intéressant de noter que je ne connais ( de renom ) QUE cette oeuvre de cet artiste. Peut - être le reste de son oeuvre a-t-il une valeur...Mais si rien d’autre n’est connu du Grand Public (dont je suis un représentant) c’est que quelque part, les critiques et les médias n’ont mis en avant que cet aspect sensationnel....

 D’ailleurs tellement excédé par ce genre d’oeuvre, j’avais rédigé sur le champ le pamphlet suivant:

"Pourquoi ne pas réunir un de ces collectifs pour peindre un tableau géant à la truelle . Le nombre de participants et la durée le la réalisation de l’oeuvre permettrait d’obtenir une richesse de coloris inégalée, du blanc crème au noir pur, pour peu que nos chers concepteurs, varient leur nourriture tout au long de leur « Happening ». Le travail pourrait avoir lieu en public dans une salle non ventilée pour donner une dimension supplémentaire et fugace, à l’oeuvre. Les Critiques pourraient gloser ensuite à longueur de pages, sur la signification de la transformation des légumes depuis le potager jusqu’à la toile, sur l’appropriation de l’oeuvre par l’artiste , sur la relation entre le senti et le vécu......En dernier lieu, la toile serait acquise par le MAMVP (Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris) pour 1 Million de Francs ou mieux, pourrait être brûlée sur la place de grève, les cendres étant rassemblées puis noyées dans l’altuglass avec quelques bulles de gaz piégées....Le MOMA (Muséum Of Modern Art) de New York se porterait alors acquéreur pour 1 Million de Dollars".

 Virus 1: l’absence de démarche pédagogique

Qui peut guider le profane dans sa compréhension ? ......le journaliste, le critique d'art, l'historien d'art

Présenter, répertorier, établir des filiations, des liens avec le social le politique la culture du temps présent, relater les expositions, le marché de l’art, biographier, bibliographier.... tout cela fonctionne très bien.

Mais où est la démarche pédagogique qui permettrait de comprendre POURQUOI telle oeuvre est considérée comme une oeuvre d'art?

Mais où est la CRITIQUE au sens premier du terme c’est - à - dire « Jugement d’appréciation » qui nous éclairerait ?

J'ai rarement trouvé ....... En fait je crois que le critique d’art , pour échapper à la difficulté se réfugie dans un travail qui est plus proche de celui de l' historien d’art (qui doit se comporter avec un maximun d’objectivité et donc un minimum d’engagement personnel...)

Il est vrai qu’en tant que provincial dilettante je n’épluche pas toute la presse spécialisée et que j’ai peut-être une vision partielle, mais le sentiment général que je retire et qui est celui du grand public, c’est que les critiques ne veulent surtout pas porter un avis sur les oeuvres des artistes contemporains.

Il est vrai que c'est difficile....

Il est vrai que s’engager c’est s’exposer et prendre le risque de se tromper ou de s’opposer à la pensée unique et de se voir rejeté par ses pairs..... L’histoire de l’art est parsemée de ces exemples de critiques qui ont condamné des artistes dont la postérité a montré qu’ils étaient des génies.

Deux arguments sont avancés pour ne pas porter de jugement :

1 - de quel droit un critique peut- il rejeter l’oeuvre d’un artiste ?

La réponse est très simple: c’est au nom de la liberté individuelle de celui qui regarde une oeuvre qu’on lui soumet et qui répond à la liberté totale de l'artiste.

La « chance » de l’artiste se trouvera dans la multiplicité des critiques d’art, c’est le principe même de la démocratie et cela fonctionne très bien avec les critiques de cinéma ou les critiques littéraires qui n’hésitent pas à s’affronter durement sur les qualités d’un film ou d’un livre.

 2- sur la base de quels critères ? ......mérite un nouveau paragraphe

Virus 2 : l’absence de critères de jugement universel

On sait bien identifier des oeuvres qui sont « évidemment » des oeuvres d’art et d’autres qui ne le sont «évidemment pas ». Mais lorsqu'il s'agit d'expliquer POURQUOI, c'est une autre affaire !

On connaît les critères traditionnels qui ont permis , dans le passé, d’évaluer des oeuvres d’art:

UNITE

FORMES

EQUILIBRE

appliqués aux

VOLUMES

HARMONIE

STRUCTURES

BEAUTE

COULEURS

COMPOSITION

.............etc..............

MATERIAUX

 

 Aujourd'hui ces critères ne suffisent plus. Car on peut trouver de véritables oeuvres d'art qui ne répondent à aucun de ces critères.....et même qui répondent à des "anti - critères" (disharmonie déséquilibre, férocité.......par exemple Jean Michel Basquiat)

Il n'y a plus de critères universels reconnus de tous, il n'y a plus que des critères personnels, fugitifs, vagues, informulables ou informulés, qui intègrent la personnalité de l'observateur, son vécu, ses cicatrices, ses fibres, sa culture, ......

Mais si un critique défend ou condamne une oeuvre, il doit s’engager et dire clairement sur quels critères A LUI il établit son jugement, en évitant de rester dans les généralités commodes, en évitant la simple description, en évitant le rejet global de l’Art Contemporain.

 Virus 3 : Le charabia

 Il est curieux de constater qu’un critique français parlant français arrive à produire des textes incompréhensibles pour 95% de la population française. Les critiques d’art sont maîtres dans cet art de l’hermétisme.

 Est - ce que cela signifie qu'il y a 95% d'ignares, ou que que le critique n’écrit pas pour le grand public (cela ne l'intéresse pas..). Pour qui alors..?

 Virus 4: L’élitisme

 Tout ce monde de l’art et surtout de l’art contemporain, des experts, des critiques, des historiens, des philosophes, aime bien finalement fonctionner en circuit fermé, bien protégé par l’hermetisme du discours, et fronce le sourcil dès qu’il y a risque de démocratisation.....

 Il n’écrit pas pour être compris par une majorité, il écrit pour une minorité, pour ses pairs, et chacun de ses textes est, en fait, une feuille d’examen qu’il soumet au jury du petit monde des spécialistes. Honte à celui qui s’exprimerait simplement ....! Il serait regardé avec commisération par le milieu et perdrait vite la possibilité de s’exprimer.

 D’ailleurs il serait temps que les artistes eux mêmes prennent la parole et la plume. Bien souvent j’ai remarqué la modestie et la simplicité de leur propos comparées à l'arrogance et la fatuité des spécialistes qui cherchent beaucoup trop à "théoriser"

Pour illustrer ce propos, je vous encourage à lire "Bête comme un vrai peintre" [C1] sur François Boiron ou "Peindre entre les lignes" [C2] de Victor Bioulès, qui fut un des fondateurs (repenti) de "Support Surface"

conclusion

En conclusion l’Art Contemporain devrait être débarrassé de la recherche du seul sensationnel, de l’élitisme, du charabia, du manque de courage des critiques d’art...

Mais débarrasser l’Art Contemporain de tout cela est mission impossible alors suivez le conseil de Marc Aurèle, philosophe stoïcien (121-180 ap JC):

Ce concombre est-il amer ? Laisse-le....Et ne dis pas..... « pourquoi ces choses-là se trouvent-elles dans le monde ?» Livre VIII -L

en tête page

Le bêtisier des critiques

 Ce sont des perles trouvées dans les textes de certains critiques et qui restent quelque part des exemples............... Ces perles font autant de mal à l’Art contemporain que les plus mauvaises oeuvres des artistes. On verra ici le chemin qui reste à parcourir aux critiques et historiens d’art pour jouer leur rôle - qu’ils ne jouent pas ou qu’ils ont abandonné - de média entre artistes et public.

in "L’art contemporain de Catherine Millet" [B1]

p 43 « lorsque le téléviseur d’une installation de Nam June Park tombe en panne, se révèle irréparable et que JVC ne fabrique plus le modèle, le conservateur responsable se pose la question: le téléviseur Hitachi dernier cri par lequel on le remplace ne risque-t-il pas de dénaturer l’installation... »

 Commentaire: Ce qui prouve tout simplement que le conservateur ne sait pas ce qui fait l'oeuvre d'art...ou tout simplement si c'est une oeuvre d'art

 p ?? « Un monde dont les phénomènes sont en constant état de flux et de transition, produit une impression de continuum dans lequel tout se fond, et il ne comporte pas d’autre différence que les divers points de vue des spectateurs »

 p 51 « Est - ce parce que nous ne savons plus nous projeter dans l’avenir, que nous avons tant de mal à nommer le présent autrement que par référence au passé »

 Seul commentaire..... ah...l’amour de la formule... !

in  La crise de l’art contemporain de Yves Michaud [A1]

 p 118  Selon Rosenberg : « ...l’artiste est devenu trop grand pour l’art, il laisse l’art derrière lui....symptôme d’une crise profonde ...de la dé-définition de l’art.......il ne subsiste plu rien de l’art sinon l’artiste.... »

Seul commentaire ...Diable! ... il serait temps de reprendre contact avec le sol !

 

 

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